Le coût de la panne
La scène se passe dans une station service, en Espagne. Le début d’un week-end pour une famille « moderne », c’est-à-dire recomposée. Lui, l’ouvrier et sa fille, elle l’ex-bourgeoise et son fils.
Problème : au moment de faire le plein, le compte en banque est vide. Suzanne le comprend au moment où la machine avale sa carte bleue. Blême, elle pense sans doute à son ex-mari bien installé mais qu’elle a quitté par amour pour un prolo. Pas d’argent, la voiture bloquée, pas un centime, et le week-end qui part en vrille. Que faire ?
Suzanne s’empare de ses propres bijoux et les revend aux automobilistes arrêtés. Comme un vulgaire escroc. La " bourge " devient mendiante par amour, même si son homme ne lui demande pas, bien au contraire. Elle passe de véhicule en véhicule, frappe à toutes les vitres, implore, le souffle court, comme un animal traqué.
C’est là qu’elle perd sa dignité. Et que le film prend une force féroce. Ou quand l’argent rattrape l’amour et le social la romance. Un drame « moderne », donc.
Partir, de Catherine Corsini. Avec Kristin Scott Thomas, Sergi Lopez. Trois étoiles.