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Un film, une scène
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24 février 2009

L'oiseau est l'enfant

ricky La scène se passe au pied d'un immeuble de banlieue. C'est gris, comme le ciel. Sergi Lopez débarque avec une fillette devant une nuée de journalistes qui l'attendent. Arrive ensuite sa femme (Alexandra Lamy). Ils ne paient pas de mine. Ils jouent des populos et on y croit.

Un décor tristounet, pile là où va surgir le surnaturel, l'extraordinaire. C'est toujours ainsi dans les films fantastiques: l'étrange s'invite au creux de la banalité. Comme Ozon invite sa bizarrerie dans le cinéma français, pas habitué au paranormal.

Le mystère vient de l'enfant que porte Alexandra Lamy: Ricky. Elle ôte la couverture qui le protège: et le voilà qui déploie des ailes, comme un oiseau, et s'envole. Pendant ce temps-là, Ozon joue les funambules, marchant sur son fil, risquant presque à chaque scène de sombrer dans le ridicule avec son histoire d'ange. Jamais il ne tombe pourtant.

Il reste suspendu comme Ricky qui disparaît à présent dans les nuages. Jusque là, le bébé se cognait sans cesse au plafond du HLM. Comme si le rêve n'était pas possible entre les murs de la misère. Comme si le réél lui brisait les ailes. Cette fois, il se libère. L'image fait un peu peur. La liberté aussi d'ailleurs.

Ricky, de François Ozon. Avec Alexandra Lamy, Sergi Lopez. Deux étoiles.


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