Ex fan des sixties
La scène se passe sur un bateau, immobilisé au large de l'Angleterre. C'est d'ici qu'émet la radio pirate bien nommée Radio Rock. A ce moment-là, on joue « Stay with me baby », de Lorraine Alison. « Je n'arrive pas à croire que tu me quittes » pleure-t-elle dans le micro. C'est la bande-son mais c'est aussi le dialogue. Car l'animateur, Simon, qui se trouve dans le studio pleure lui-même en écoutant la chanson. Pour cause: sa femme vient de se barrer.
De toute façon, ici, c'est un monde d'hommes. De copains. Un vase clos, une machine à voyager dans le temps. On écoute, on parle, on vit sixties. De la gravité mâtinée d'insouciance. D'ailleurs, quand on voit pleurer Simon, on ne pleure pas vraiment, on peut même éventuellement rire tant ses mimiques tirent vers la pâte à modeler. C'est doux-amer.
Comme ce film nostalgique, sorte de Cercle des sixties disparus, paradis perdu des transgressions bon-enfant.
Good morning England, de Richard Curtis.Avec Philip Seymour Hoffman, Emma Thompson. Deux étoiles.