Voie sans issue

La scène se passe dans une société. Secrète. Au sens où les ordinateurs qu’elle est censée vendre cachent en fait de la drogue.

Franck – Nicolas Duvauchelle – garde la boutique. Payé quelques sous pour cela, il sait bien ce qui se trame. Pas son amie, Jeanne – Emilie Dequenne- absente à ce moment-là.

Ils forment un beau couple désespéré, ces deux-là, façon Téchiné. Lui, hâbleur, séducteur, belle gueule, grande gueule. Boule d’énergie virile, impossible à canaliser, qui se consume en agressivité jusqu’à son inéluctable perte. Elle, opaque, regard impénétrable, cheveux en crinière, inquiétante et fragile à la fois.

A ce moment-là, donc, Duvauchelle affronte un « client » qui vient récupérer sa came. Mais le patron n’est pas là, alors il refuse de lui fournir le « matosse ». L’autre veut forcer le passage, le ton monte, un coup de couteau part. Pam. Duvauchelle s’effondre au sol, le ventre perforé. L’autre prend sa poudre, et celle d’escampette. A terre, Franck lève vainement un bras pour le rattraper. Il rampe au sol dans son propre sang, qui s’étale sur le béton. Minable et pathétique. Le séducteur ne fait plus illusion. Le cinéma est fini. Pas celui de Téchiné qui se fout du faits divers du RER. Il reste dans son univers. Et c’est très bien. 

La fille du RER, d'André Téchiné. Avec Émilie Dequenne, Nicolas Duvauchelle. Trois étoiles.

---

Plus d'infos sur ce film