Rourke met KO

La scène se passe dans un bar à strip-tease. C’est là que Randy vient passer ses soirées, auprès d’une gogo danseuse dont il s’est entiché. Ce soir, il veut la séduire.

Ils se ressemblent. Lui, catcheur à la peau suppliciée n’est plus qu’une carcasse trop vieille. Elle, est jolie mais les clients lui préfèrent des plus jeunes. Elle, son corps ne fait plus envie, lui son corps n’est presque plus en vie.

Perdu pour perdue, il essaie de la séduire. Il a mal vécu le passage aux années 90 – qui ça Rourke ou le personnage ? Les deux, forcément. 80, c’était la déconne, 90, il a fallu être grave. Lui garde toujours ce petit rire idiot, ballot, touchant quand il est gêné – et là, c’est le cas. Il tente toujours d’immiscer un peu de déconne – d’années 80 – mais les années 90 le rattrapent toujours à la fin.

D’ailleurs, la fille dit non. Alors, il s’énerve, le vieux mâle, le vieil animal blessé s’emporte. Puisqu’elle refuse l’homme, il faudra bien qu’elle accepte le client. Il met 60 dollars sur la table et il crie « Vas-y, montre tes seins, bouge ton cul devant moi ». Elle, ses yeux deviennent humides, humiliée – c’est qu’il ne la laisse pas vraiment indifférente, au fond. Mais il s’en va. Se détruire encore plus. On est KO pour lui, on est KO tout court.

The wreslter, de Daren Aronofsky. Avec Mickey Rourke, Marisa Tomei. Quatre étoiles.

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